franckcyclo76

Le dernier article sur le dopage, c'est promis ! Enfin, peut-etre.
C'est un peu long, mais franchement ca vaut le coup d'etre lu.

29/07/2007 - 16:19 Propos recueillis par SYLVAIN LABBE
De Sports.fr Au terme d'un Tour de France plombé par les scandales de dopage, l'heure d'une énième prise de conscience s'impose. Et si les différents acteurs du milieu cycliste s'entredéchirent, le milieu médical aimerait lui être entendu à l'image du Dr Gérard Dine, éminent spécialiste de la lutte antidopage, à l'origine de l'instauration du suivi longitudinal, qui appelle à une refonte des méthodes de contrôle et à une concertation accrue entre le monde du sport et le monde pharmaceutique. Sans quoi l'avenir s'annonce bien sombre...

Professeur, selon vous, la lutte antidopage fait-elle aujourd'hui fausse route?
C'est en tout cas une approche qui est incomplète. Tout le concept de la lutte antidopage a été basé sur ce postulat: le dopé est celui qui est positif avec un produit interdit essentiellement dans les urines. Depuis 2004, il y a une évolution parce que certaines Fédérations, dont le cyclisme, ont adopté le contrôle sanguin. Et là, il faut quand même louer le cyclisme par rapport au discours actuel. Parce que si on trouve des dopages dans le sang qu'on ne détecte pas dans les urines, c'est bien qu'il faut les chercher. Actuellement, le cyclisme est l'une des rares fédérations à pratiquer le contrôle sanguin. Le football n'en fait pas et des tas d'autres disciplines n'en font pas et bien entendu, ils ne vont rien trouver... Mais malheureusement cela ne suffit pas encore parce que certains produits ou méthodes restent indétectables à la fois dans les urines et dans le sang en tant que produit dopant. En revanche, ces médicaments ou méthodes thérapeutiques laissent des signatures dans le corps, c'est à dire des anomalies biologiques qui ne peuvent pas résulter de la pratique sportive ou qui peuvent être provoquées par des pathologies, des maladies.

Le contrôle urinaire, sur lequel se base aujourd'hui l'essentiel de la lutte antidopage, est-il aujourd'hui encore suffisant pour faire face à ces nombreuses dérives?
Il faut conserver le contrôle urinaire parce qu'il reste performant pour certains produits parmi les plus anciens comme les amphétamines, les stéroïdes, les corticoïdes. Il est clair que sur les amphétamines, l'analyse urinaire est performante à la différence du sang souvent. Ce qui pose problème, ce sont les méthodes dopantes qui passent mal dans les urines, ou qui ne passent pas du tout, comme la transfusion sanguine qui n'est pas, comme on le pense trop souvent, une méthode récente mais qui est pratiquée depuis 1970. Elle n'est recherchée que depuis 2004 parce qu'on fait des contrôles sanguins. Il faut tenir compte de la réalité de l'arsenal dopant pour déterminer les outils à utiliser. Mais continuer à ne vouloir faire que des contrôles urinaires, sur la base de contrôles de type sanctions, pour trouver le produit interdit, c'est se priver d'une partie des outils qui permettent de visualiser la pratique dopante.


D'où la nécessité de faire encore plus en matière de suivi biologique...
Il faut donc, à côté du contrôle pour détecter les produits dans le sang, les urines ou les cheveux, développer un autre axe, ce que j'appelle la traçabilité biologique, la cartographie biologique mais tout au long de la saison. En clair, le contrôle sur le Tour de France 2008 commence le 1er août 2007. Si on ne fait pas ça, on s'expose systématiquement à des affaires Rasmussen, c'est à dire des garçons qui ne sont pas dopés au sens de la législation d'aujourd'hui puisque négatifs à tous les contrôles mais qui est obligé de quitter le Tour à cause des suspicions et parce qu'administrativement, il n'a pas fait deux contrôles antidopage inopinés. Mais il est tout de même contrôlé quatorze fois négatif! Il y a là une forme d'incohérence structurelle dans le système...

On s'étonne de la méthode d'hétéro-transfusion utilisée par Vinkourov...
La transfusion est une méthode très ancienne. Dans les années 70 et 80, c'étaient le ski de fond, l'athlétisme et le football qui s'y adonnaient grandement... En clair, on disait que c'était interdit mais on ne s'en occupait pas. Une attitude quand même assez extraordinaire... Le cyclisme a été la première fédération à s'en préoccuper en 2004. Concernant Vinokourov, pourquoi ne pas avoir utiliser l'autotransfusion, tout simplement parce qu'elle nécessite une logistique différente. Elle nécessite une préparation de vos culots globulaires, ce qu'on va vous transfuser antérieurement. En clair, on vous a prélevé, en intersaison, à l'occasion d'un stage où il n'y pas d'enjeu ou à l'occasion d'une cure d'EPO d'ailleurs, où on augmente vos globules rouges, 800 cm3 qu'on va conserver et on va vous retransfuser ce sang deux ou trois jours avant la compétition que l'on souhaite faire. Cela sous-entend d'avoir préparé plusieurs mois à l'avance cette autotransfusion pour l'instant T. Cela sous-entend aussi des réserves.

Pourquoi le Kazakh n'a-t-il pas utilisé l'autotransfusion, plus difficile à détecter ?
On peut imaginer qu'ils n'avaient pas de réserves, alors on recourt à la transfusion à partir d'un donneur, du même groupe sanguin, si possible non porteur d'agents viraux transmissibles. On voit là qu'on est dans le domaine tout de même de la biologie médicale. Simplement pour expliquer que ce n'est pas fait par hasard, ce n'est pas un dopage de soigneur, c'est un dopage d'environnement professionnel. Pourquoi avoir agi ainsi? Il y a une prise de risque maximale, peut-être ont-ils misé sur le fait qu'il n'y aurait pas de contrôle sanguin, mais peut-être aussi s'agit-il tout bonnement d'une manipulation, le Tour était perdu... Peut-être s'agit-il d'un acte de provocation. Le dossier dopage est un élément qui sert un conflit d'ordre économique entre plusieurs opérateurs. On peut tout imaginer, et pas seulement des dopeurs stupides qui vont utiliser un vieux dopage. Il faut aller au-delà de l'interprétation radicale.

Certains n'hésitent plus à parler de filières mafieuses au sujet de ces réseaux de dopage...
On en connaît au moins déjà deux. Il y a trois ans, il y a eu la filière transnationale avec l'affaire autour de l'équipe Cofidis, à partir de la Pologne. Et puis il y a la banque du sang espagnole, comme j'e l'appelle, la banque du sang espagnole européenne, qui avait un directeur commercial, un ancien responsable de plusieurs équipes espagnoles, un directeur médical (le docteur Fuentes), et un directeur scientifique, qui n'était ni plus ni moins qu'un de mes anciens collègues responsables des banques de sang des hôpitaux de Madrid. Donc là, on a à faire à une organisation professionnelle avec toutes les compétences nécessaires, c'est donc une filière parallèle, elle n'est peut-être pas assimilée à la mafia au sens étymologique du terme mais on parle bien là d'une filière professionnelle de dopage sanguin, mafieuse au sens criminel du terme. Il ne faut pas rêver, il y a quand même à ce niveau-là aujourd'hui nécessairement des organisations qui sous-entendent des compétences et des structurations.


On a coutume de dire que les tricheurs ont toujours une longueur d'avance sur les contrôles. Etes-vous en accord avec cette vision?
Pas du tout. Je suis toujours ulcéré quand j'entends dire que les « voleurs » sont en avance sur les « gendarmes ». Les « voleurs » ne font qu'utiliser le progrès scientifique. Qu'ils aient une meilleure compréhension de ce progrès parce qu'ils sont beaucoup plus réactifs, parce qu'ils sont sur le marché de la proposition et qu'ils sont dans une démarche mercantile, et le sport professionnel, excusez-moi de le dire, est solvable... Tous les produits qui ont été détournés depuis trente ans l'ont été à partir de produits arrivés sur le marché, arrivés au terme d'une recherche officielle qui ne travaille pas pour le sport. L'EPO n'a pas été inventée pour les sportifs, elle a été inventée pour les malades. Qu'on ait mis dix ans à s'apercevoir au niveau des instances sportives que l'EPO pouvait remplacer les transfusions sanguines, ce n'est pas faute d'avoir dit dès 1990 que ça allait se faire...

Vous dénoncez l'immobilisme au sein des différents instances dirigeantes?
Il y a une inertie terrible parce qu'on voit bien qu'il n'y a pas véritablement d'accord entre les différentes composantes institutionnelles qui dirigent le sport au plan international et national. Il y a des intérêts divergents et pas forcément de volonté absolue. Aujourd'hui, on a une vision très précise des produits qui vont arriver entre maintenant et 2020, il suffit simplement d'aller dans les congrès biotech, et on aura une idée très précise des traitements qui vont remplacer l'EPO et qui vont dévier dans le dopage, qui permettront de faire du muscle et de booster l'énergie ...

Quelles sont ces nouvelles méthodes, ces nouveaux produits à venir ?
Il suffit de suivre cette actualité biotech. Il y a une EPO recombinante, qui va être commercialisée, en essai depuis cinq ans, manifestement déjà utilisée dans le sport et qui peut poser problème, mais il aurait déjà fallu s'en occuper depuis cinq ans. Les EPO synthétiques sont déjà testés en phase deux, c'est à dire déjà essayés sur des êtres humains donc complètement encadrés par les agences thérapeutiques. Et on va avoir des médicaments stimulant la production d'EPO, probablement d'ici 2010-2015, ces sociétés sont complètement identifiées. Il n'y a pas de secret défense, simplement des confidentialités industrielles. Il faudrait que le monde des affaires du sport, au sens économique du terme, se rapproche du monde des affaires pharmaceutiques et travaille avec la main dans la main. A partir de là, on aura une vision prospective qui tient compte des réalités. Et qu'on arrête d'expliquer que le concept du produit dopant identifié, notamment dans les urines, suffit, malgré tous les progrès qui existent, à lutter contre le dopage.


On parle également de dérives d'ordre génétique...
Malheureusement oui. Si on continue à imaginer que ça reste de la science fiction et si on n'imagine pas une relation avec le milieu de la biotechnologie industrielle qui a déjà commencé des essais de phase un sur les myopathes et c'est légitime, comment faire pour qu'en 2025 ou 2030, on puisse faire face à une tentative, qui existera, de détourner ces thérapeutiques quand elles auront été validées et dont on aura montré l'efficacité, dans le sport. Il suffit d'être observateur, il suffit d'observer le nombre de myopathes qu'il y a à traiter et de se demander où se trouve le marché médical du muscle. Le marché se situe chez les myopathes, qu'il faut traiter pour des raisons humanitaires et éthiques, mais également chez les gens qui vont vieillir. Et chez les sportifs. Or, où se situe le marché le plus solvable en dehors du sport de haut niveau...Il suffit d'analyser globalement et cette analyse n'est pas du tout utilisée pour faire face aux dérapages dopants et je trouve cela bien désolant.

Les organisateurs du Tour de France et l'UCI s'entredéchirent. Que vous inspirent ces querelles ?
Actuellement, quand on voit que ce qui semble le plus important dans le dossier dopage, c'est qui a le pouvoir, dans une situation pareille, ils ne peuvent rien faire. A partir du moment où les différents opérateurs, les Fédérations, les Etats et les organisations internationales n'ont pas du tout des intérêts convergents, comment voulez vous qu'une approche basée sur la transparence et l'approche pluridisciplinaire, ait une chance d'exister. C'est très difficile à imaginer.

Le cyclisme, à l'issue de ce Tour de France, est plus que jamais diabolisé. Est-ce à ce point justifié?
Moi, je suis dépité de voir que le cyclisme est systématiquement le bouc-émissaire alors que le cyclisme fait globalement la meilleure lutte antidopage qui soit. Quand on voit que le football avait annoncé l'introduction des tests sanguins en 2002 et que rien n'était toujours fait en 2006. Je le répète, le football ne peut rien trouver. Il ne fait pas les tests. L'athlétisme va succéder au cyclisme et les mêmes causes produisent les mêmes effets, il n'y a aucune différence, c'est la même chose. Il y a les Mondiaux d'athlétisme dans trois semaines, il est évident que dans les sports endurants de l'athlétisme, ce sont les mêmes produits, les mêmes techniques et peut-être les mêmes filières, et probablement d'ailleurs.

(*) Docteur en médecine, Gérard Dine, à 56 ans, est considéré comme l'une des sommités françaises et internationales dans le domaine de la lutte antidopage. Chef du service d'hématologie et d'immunologie de l'hôpital des Hauts-Clos de Troyes, il occupe également les fonctions de Président de l'Institut biotechnologique de Troyes et enseigne en qualité de Professeur de biotechnologies à l'école Centrale de Paris.

Trop fatigue mardi, jour de mon retour, après une nuit dans l'avion et des heures d'attente a l'aéroport puis a la gare, pour remonter sur le vélo.
Je l'ai donc fait hier. Je ne voulais pas être trop ambitieux pour une 1ère sortie. J'ai donc fait un tour que je connaissais déjà, en planifiant bien un retour avec vent dans le dos...C'est le P'tit tour du Pays de Caux qu'on avait fait avec Denis le 17 mars, un peu modifié parce que je me suis planté de route en sortant de Motteville, et fait à l'envers (pour le vent). Me voilà donc parti vers Yvetot, en passant par Limésy et Motteville. Ensuite, Hautot St Sulpice, puis descente vers Allouville-Bellefosse et Touffreville la Corbeline avant de rentrer par Fréville, Blacqueville et Bouville.
Les 40 premiers kilomètres avec le vent dans le nez, heureusement les jambes suivaient. Vent dans le dos de Touffreville jusqu'à Pavilly pour le retour. Là encore heureusement, les jambes n'étaient plus là dès que ça montait un peu. 60 kilomètres, 2h25, 24.83 de moyenne, ça va.
Demain vendredi, on a rendez vous avec Denis, je ne sais pas s'il a pu rouler pendant mon absence.